2ème et 3ème jours - Arrivée à Sao Paulo
- tataria1
- 12 janv. 2024
- 4 min de lecture
Après un vol mouvementé (je n'avais jamais subi de vraies turbulences aériennes avant ce vol, ou alors je dormais ...), mon avion a atterri à l'aéroport international de Sao Paulo vers 19h, alors qu'il faisait déjà nuit. L'aéroport n'est pas vraiment en ville mais à Guarulhos, donc dans la grande banlieue de Sao Paulo qui est déjà une ville énorme (environ 11,5 millions d'habitants intra mures, et autour de 21 millions avec l'agglomération ...). Le temps d'éviter les taxis sans licence et de prendre un taxi coopératif (parce que la zone autour de l'auberge de jeunesse, dans le Centro, est considérée comme peu sûre la nuit), j'arrive à l'Hostel Liberdade vers 20h. Les réceptionnistes ne parlent pas anglais, encore moins français, et on utilise Google Trad pour se comprendre. L'auberge a visiblement eu de meilleurs jours (tout est là sans être là, une impression difficile à décrire ... c'est sale mais pas suffisamment pour rebuter, des trucs trainent à droite à gauche, on a l'impression d'arriver chez les employés et non pas dans une auberge), les deux employés qui sont là n'ont clairement aucune envie de bosser et quand je leur signale que la zone des toilettes est complètement sous l'eau, ils répondent "tudo bom" (un espèce d'équivalent de "ok" avec une mauvaise foi évidente).
La nuit arrive, les employés qui ont vu mon passeport suisse commencent à discuter entre eux en portugais. Ils sont dans la même chambre que moi (encore un truc bizarre), mais s'en foutent parce qu'ils savent que je ne parle pas portugais (mais ne semblent pas avoir compris que les langues latines se ressemblent quand même pas mal). J'entends des mots comme "Pix" (une espèce de PayPal brésilien), "2000 euros", et ils semblent assez clairement parler de moi ... et je fais le lien avec des avertissements sur les kidnappings que j'ai lu sur les sites gouvernementaux avant mon départ. Ça craint, et je n'ai pas vraiment d'autre solution pour la nuit. Heureusement, l'un des deux employés (le moins chaud pour faire le coup apparemment) dit à l'autre que je suis là pour 5 nuits et qu'ils ont le temps de préparer leur truc.
La nuit se passe correctement (même si je n'ai dormi que d'un oeil), d'autres clients sont arrivés et je discute un peu avec eux, c'est cool. Les deux employés semblent avoir abandonné leur plan merdique, l'un d'eux m'imprime une carte du métro et me file des conseils sur des endroits à voir. Un des clients (brésilien) est installé dans le dortoir où je suis et où les employés dorment, il est prof de capoeira, très sympa, il me montre ses instruments et son costume et me parle du rassemblement auquel il se rend. Je comprends que je ne risque rien tant qu'il est là, aussi bien physiquement que matériellement.
Je passe la journée dehors, à me balader dans le quartier japonais (très animé et calme en même temps, avec beaucoup de galeries commerçantes avec de tous petits magasins et quelques minuscules jardins publics organisés à la japonaise - malheureusement je n'ai pas pu faire de photos car pas de batterie ...) et à la cathédrale.
La place entre le métro et la cathédrale, on voit les premiers immeubles derrière et une camionnette de police
La façade de la cathédrale (notez encore une fois la présence policière ... ils sont particulièrement présents dans les zones touristiques en journée)
La mosaïque représentant Saint Paul l'Apostat d'après lequel la ville tire son nom
Une moitié des tubes de l'orgue (le plus grand d'Amérique du Sud)
Comme j'avais du temps, pas beaucoup d'idées de quoi faire dans le coin et que ça ne coûtait pas trop cher, j'ai fait la visite guidée de la cathédrale. Celle-ci a été terminée dans les années 60 seulement, alors que sa construction a commencé au début du XXème siècle en remplacement d'une église qui avait déjà remplacé une première église construite autour du XVIème siècle (les explications étaient en portugais, avec quelques très courts passages en anglais).
J'ai donc visité la crypte, qui est grosso modo un vestige de la première église. Dedans sont enterrés plein de religieux locaux, mais aussi le chef amérindien Tiberica, qui s'est converti avec sa tribu au christianisme au XVIème siècle.
J'ai vu également de près les vitraux (qui contrairement à ceux des églises européennes, ne représentent pas les scènes bibliques mais des situations liées à l'histoire religieuse du Brésil à partir de l'arrivée des portugais), le clavier de l'orgue, la rosace, et même l'autel. Du coup, on peut se rendre compte sur cette photo de ce que voit l'évêque local quand il célèbre une messe (et qu'il a oublié ses lunettes ...).
A partir de ce moment, mon portable est tombé en rade donc plus de photos, et c'est con car nous sommes montés dans la flèche de la cathédrale, avec une superbe vue sur une bonne partie de Sao Paulo (difficile de dire si on voyait toute la ville tellement elle est gigantesque et son urbanisme aléatoire, avec des immeubles de toutes tailles de partout et des creux soudain ...).
Après ça, je suis rentré à l'auberge craignos où le prof de capoeira était en train de paqueter ses affaires car il devait prendre un bus de nuit après manger ... Alors qu'il était parti manger, l'employé le plus louche dormait dans la chambre. Soudain, un tournevis géant (ceux qu'on ne voit habituellement que dans les films de zombie, parce que personne n'utilise ça en vrai ... en tout cas pas pour réparer des meubles) est tombé de son lit. J'ai vérifié qu'il dormait toujours et n'avait rien remarqué, ait planqué le tournevis, et commencé à préparer mes affaires car je sentais que le risque redevenait réel. Alors que je me préparais à partir, le deuxième employé a fait irruption dans la chambre et commencé à discuter avec le premier en portugais. Les mêmes mots revenaient, alors j'ai fait mine d'aller chercher à manger en prenant mon sac à dos tout en "oubliant" un sac avec quelques déchets sur mon lit, leur ait dit "ola" comme si j'allais revenir une heure après, et ait changé d'auberge.
Vivement le prochain post ou tu joins un groupe de guerilla rebelle qui vit dans la jungle
Toujours incroyables les aventures de Léonard ! Bon, ça ne commence que très banalement par un risque de kidnapping-vol-etc. Vivement que ça se pimente ! ^^'
A noter que j'ai visité le Brésil en 2017.. souvenirs.. !
Tu me fais peur.. fais gaffe, à l'étranger un suisse est un porte-monnaie sur pattes.
Profite bien et merci pour ce partage