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Jour 17 - Un détour par Curitiba

Le retard du bus (3h30 sur l'horaire prévu à la base) m'oblige à changer mon plan de départ car il n'y a plus de bus de nuit pour Foz do Iguaçu à Sao Paulo. A la place de trouver en dernière minute une auberge pour une nuit alors qu'il est déjà 22h30, que le quartier craint et que celui où j'ai séjourné auparavant est à 1h de métro, pourquoi ne pas prendre un autre bus de nuit qui me rapprocherait de Foz tout en me permettant de découvrir une autre ville en chemin ? J'avais déjà réfléchi à cette option et la destination qui me semblait cocher les cases de l'escale judicieuse était la capitale de l'état du Parana.


Vers 7h30 du matin, je me réveille donc au terminal de bus de Curitiba, qui n'est visiblement pas une ville tournée vers le tourisme de masse. Le point d'infos touristiques existe bien à la station de bus, mais un panneau annonce qu'il est fermé ... depuis 2016 ! Contrairement à Sao Paulo ou Rio, il n'y a pas de douches au terminal. Et la personne qui tient le point d'info de la gare routière ne parle que portugais. J'arrive tout de même à baragouiner quelques mots de portugnol (un savant mélange de mauvais espagnol et de portugais désastreux) pour comprendre où se situe le centre ville et comment y aller : l'employée me dirige vers la ligne de bus circulaire plus ou moins dédiée aux touristes.  Mais comme ça serait trop facile et qu'accessoirement tout est fermé avant 9h (notamment le marché municipal qui est en face du terminal), je décide de me balader un peu dans la ville. Contrairement à Rio ou Sao Paulo, la ville est "petite" et il y a quelques panneaux sur le chemin qui m'aident à comprendre où je me trouve.


Je finis par me retrouver face à l'université du Parana, qui est la plus ancienne du Brésil (1912 si j'ai bien compris) et où une petite expo sur les femmes peintres du Brésil est organisée. Le bâtiment est joli, l'expo (sur les femmes artistes contemporaines du Parana) est vite visitée mais gratuite, et le square devant l'université est arboré.  Plus je continue mon chemin, plus j'apprécie la ville, qui est à la fois calme, fraîche (c'est à 1000 mètres d'altitude environ), assez jeune et assez verte. Il y a des petites places et parcs à chaque coin de rue ou presque, et plusieurs rues piétonnes (c'est la seule fois que j'en ai vu au Brésil !). Sur mon passage se trouve le Passeio Publico, un joli parc public avec deux petits étangs, quelques oiseaux en liberté, et une volière avec une bonne vingtaine d'oiseaux brésiliens différents, certains assez rares dans la nature. (Malheureusement, c'est le moment où mon portable décide de me lâcher et donc où je ne peux plus faire de photos pour vous tant que je n'ai pas trouvé d'endroit où le recharger ...)


L'arrêt suivant est au point d'info touristique en face de la cathédrale. La guide qui parle anglais est également francophone, et me suggère différents endroits à visiter. La cathédrale étant en face, je prends 10 minutes pour la visiter. Elle a la taille d'une grande église mais n'est pas aussi grande que celle de Sao Paulo et reste assez traditionnelle architecturalement, contrairement à celle de Rio. Les vitraux sont apparemment dédiés aux familles qui ont payé la construction, et l'ensemble est néo-gothique sans réel intérêt.  C'est pourquoi je ne traîne pas et me dirige vers le Musée d'Etat du Parana. Le bâtiment ne paie pas de mine et je pense à tort que la visite sera rapide, d'autant plus quand j'apprends que l'entrée est gratuite ... Au final, le musée présente 4 ou 5 expos différentes, allant de l'art moderne brésilien à une présentation historique de l'état du Parana en passant par une interrogation sur les racines des habitants actuels du Parana (allant d'Europe de l'est et d'Allemagne au Japon en passant par le Liban, l'Italie, le Ghana, la Bolivie et les peuples autochtones du Brésil). L'ensemble est si intéressant que j'y passerai facilement 4h (il faut dire que la moitié des explications n'existaient qu'en portugais, ce qui est compréhensible à l'écrit mais prend bien plus de temps pour moi ;) ).


Après cela, je finis par tomber sur le musée ferroviaire, situé dans l'ancienne gare de Curitiba transformée en centre commercial géant à thème : un petit train divertit les enfants et une reconstitution d'une locomotive à vapeur et d'un wagon est ouverte au public qui a l'air de se presser pour y entrer. Je choisis de passer mon tour, et d'aller directement voir ce que le musée propose. Le résultat : pas grand-chose, juste quelques panneaux expliquant la construction de la ligne entre Curitiba et le rio Uruguay et le conflit de frontière entre les états du Parana et de Santa Catarina qui en a découlé suite aux expropriations réalisées par la compagnie chargée du projet. Le reste est ce qu'on trouve dans n'importe quel autre musée ferroviaire de petite ville en Amérique : des maquettes, la reconstitution d'un guichet, et l'incontournable hommage aux ingénieurs en chef chargés du projet (ce dernier point est quasi-systématique au Brésil).  Ma visite de la ville s'achève là mais j'aurai volontiers passé une journée de plus à Curitiba avec plaisir si je n'avais pas réservé le bus de nuit qui m'emmène à Foz do Iguaçu.

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