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Jours 7 et 8 - Sao Paulo version asiatique

(Note technique : je ne peux malheureusement pas mettre d'image sur ce blog sans passer par des services gafamisés au vu du peu de stockage dispo chez l'hébergeur, c'est pourquoi tout passe par des liens dans le texte.

Note pas technique : oui j'ai fait des articles longs jusqu'ici, celui-ci aussi sera long parce que je l'ai commencé sur le même registre, mais les prochains seront plus synthétiques pour 2 raisons : le temps que ça prend (ça fait quasiment une semaine que celui-ci devrait être publié ...) et la flemme ;) )


Après une bonne nuit de sommeil qui a suivi un repas à Posto 6 (un bar de Vila Madalena où des rockeurs brésiliens jouaient - le fichier est un peu lourd mais n'hésitez pas à me mailer si vous voulez que je vous l'envoie ;) ), j'ai décidé de retourner dans le quartier japonais car le professeur de capoeira que j'avais rencontré à l'auberge craignos m'avait parlé de manière fort convaincante du Musée de l'immigration japonaise au Brésil, qu'il avait visité par hasard et qu'il avait fort apprécié.


Le temps de taper la discussion avec les deux trois personnes qui traînent à l'auberge de jeunesse et d'arriver là-bas, il est déjà midi et les bonnes odeurs de plats asiatiques (quand même vachement plus digestes que les fritures brésiliennes) me convainquent qu'il est temps de manger. Tout est un peu cher pour le Brésil dans le quartier, sauf un food-truck qui propose des teriyakis (brochettes japonaises). Coup de bol, c'est ce que je préfère dans la bouffe japonaise !

Et me voilà à me régaler avec 3 teriyakis, un au poulpe, l'autre au bœuf et le troisième au shiitaké, tous les 3 délicieux, pour 30 reais au total (6 euros ...).


Après cette bonne surprise, me voici à chercher le musée. Il se trouve dans le centre culturel japonais de Sao Paulo, dirigé par une association créée à l'occasion du 400ème anniversaire de la ville par les Japonais qui voulaient s'intégrer au Brésil et participer à la vie locale tout en conservant leurs racines et en diffusant leur culture.

Dans l'immeuble, difficile de savoir où est le musée sans demander à quelqu'un, car le RDC est entièrement consacré à un événement culturel qui va se dérouler quelques heures après ... mais vous en saurez un peu plus d'ici peu.


L'un des bénévoles de l'association me dirige vers le 7ème étage, où commence le musée qui s'étale sur 3 étages. L'exposition commence par présenter les premiers Japonais qui se sont implantés au Brésil, et le bateau qui a importé les premiers colons de l'expédition montée par l'Empire du Japon en 1908. Pour la petite histoire, le bateau était un navire-hôpital russe avant d'être capturé par les Japonais durant la guerre de 1904.


Elle continue avec la reconstitution d'une cabane de colon des années 1920 avec ses différentes pièces (ici la salle à manger et une des deux chambres). A cette époque, les colons se déplacent en barque pour fonder des villages sur le bord du rio Tiete, une grosse rivière qui passe par Sao Paulo avant de se jeter dans le rio Parana.


Des affiches de recrutement au guide du parfait colon japonais au Brésil, les compagnies de colonisation avaient pensé à tout, même à amener des accessoires de sport et des instruments de musique. Bref, tout roulait parfaitement pour les Japonais au Brésil jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale,jusqu'en 1937 où le général Vargas a établi un régime militaire d'inspiration fasciste mais aligné sur les Etats-Unis. Interdiction de parler une autre langue que le portugais, discriminations en ville, nécessité d'un laisser-passer pour voyager, etc. ... Les mesures ont été levées en 1950 quand Vargas s'est fait dégager (il est revenu par la suite après des élections ...). A noter qu'entre 1945 et 1950, il y a aussi eu de très grosses tensions dans la communauté japonaise car certains refusaient de reconnaître possible la défaite du Japon ... (Sur ce thème, je vous recommande le film Onoda si vous ne l'avez pas vu, visiblement c'était assez répandu chez les Japonais de ne pas croire que l'Empire puisse être vaincu. Attention ... c'est long, surtout vers la fin.)


Après guerre, les Japonais ont fini par s'intégrer plutôt bien au Brésil, ils ont fondé leur association culturelle et créé un énorme quartier à Sao Paulo, alors que leur but de départ était de rentrer chez eux une fois qu'ils auraient fait fortune. Cependant, dans les années 1980, un certain nombre de Brésiliens ont migré vers le Japon car le Brésil connaissait un fort ralentissement économique et les Japonais avaient besoin de main d’œuvre dans leurs usines. Du coup, des guides ont été écrits pour les Brésiliens qui émigraient au Japon (ça vous rappelle quelque chose ?).


L'expo s'achève sur les exploits des nippo-brésiliens aux JO mais aussi dans le domaine commercial (la culture du café et les coopératives, par exemple), mais le plus étonnant reste à venir. Je sors de l'expo, je redescends au RDC et je tombe sur l'événement que l'association préparait à mon arrivée ...


elles en portugais, ça a l'air chiant, je me demande si je me barre, mais un orchestre commence à s'installer petit à petit derrière elles, et tout d'un coup, les premiers concurrents d'un concours artistique encore indescriptible sont appelés sur scène dans un décor franchement kitsch. Il s'agit de deux danseuses et chanteuses qui entament un air traditionnel japonais sur laquelle elles réalisent une chorégraphie tout à fait honorable et qui colle bien à la musique.


Le concours se poursuit avec différents chanteurs et chanteuses, appréciables pour certains, moins pour d'autres, et je comprends qu'il s'agit ... d'un concours de karaoké dans lequel les participants connaissent les chansons interprétées par coeur ! C'est hyper bizarre mais l'ambiance est sympa, je reste le temps d'une session car le programme distribué par l'association, bien qu'étant en portugais et en japonais, reste suffisamment clair pour que j'intègre qu'il y aura une dizaine de session jusqu'à 23h ...




A la sortie du centre culturel, j'ai failli aller dans un maid café pour la première fois de ma vie, mais c'était dimanche, jour de sortie des Paulistas, et l'attente était trop longue. Désolé pour les quelques fury qui liraient ces lignes, vous n'aurez pas votre quota de kawaii.


Le lendemain, je me rends sur les conseils d'un des employés de l'auberge au centre Tomie Ohtake, qui est à côté dans un immeuble difficile à rater. Il hébergerait une exposition sur les amérindiens et certains d'entre eux viendraient même y faire découvrir leur culture ... Pas de bol, il est fermé le lundi, du coup je me dis qu'il faut quand même que je tente de voir un peu le côté brésilien de la ville. Je me rends donc à la Casa dos Bandeirantes, une reproduction d'une maison des premiers habitants de la ville, située à proximité de l'université de Sao Paulo. Évidemment, c'est également fermé le lundi ... dommage car le jardin semblait joli. Je finis par faire un tour à l'université qui abrite une bibliothèque immense où un hommage est rendu au collectionneur de livres anciens qui lui a permis d'atteindre le cercle fermé des bibliothèques de niveau mondial. L'université elle-même s'étend sur des kilomètres carrés, un peu comme Stanford en encore plus grand, et un institut municipal accueille le musée d'Ethnologie ainsi que d'autres musées qui me semblent intéressants. Je m'y rends donc et constate avec dépit qu'on est toujours lundi ... et que TOUS LES MUSÉES sont fermés le lundi.


N'ayant plus énormément d'options, je finis par me rendre sur l'avenue Paulista, l'artère iconique ("comme disent les jeunes") de la ville. Tous les plus grands buildings de la ville sont là, ce qui permet à certains graffeurs d'exercer leurs talents (un autre exemple ici), mais il y reste quelques oasis de fraîcheur grâce à deux petits parcs appréciables lorsqu'il fait près de 40°. Les arbres y sont nombreux (ici une espèce locale particulièrement imposante) et variés, ce qui contribue au plaisir du visiteur. Je profite d'être dans le parc pour demander à un foncionario (l'un des nombreux employés des parcs, assis sur une chaise à surveiller on ne sait pas trop quoi ... pas sûr qu'il ait le statut mais il a l'uniforme) ce qu'il y a à visiter dans le coin. Il me rassure : même au coeur de la ville, on est bien lundi, tout est fermé à part ... le centre culturel coréen. Bon, eh bien je ne pensais pas continuer sur le côté asiatique, mais s'il n'y a que ça à faire ...


Le centre coréen est dans un building difficilement repérable si ce n'est les statues à l'entrée, et l'expo est toute petite et peu intéressante : elle met en valeur la technique traditionnelle de création d'oeuvres d'art à partir de papier type crêpon. Les fleurs ainsi réalisées, notamment en bouquet, sont certes jolies mais rien ne mérite que l'on s'attarde là-dessus.


Je finis donc par rentrer à l'auberge pour récupérer mes affaires, et je tombe sur ma copine de chambre suédo-argentine qui part elle aussi pour la gare routière, mais pas pour la même destination. On s'y rend ensemble et je finis par quitter Sao Paulo, direction Rio de Janeiro.


(Note finale : j'ai 25 000 photos que je voulais mettre dans l'article et ça prend tellement de temps que j'ai un peu raccourci la fin mais si vous voulez faire une séance diapo quand je reviens parce que c'est votre passion, je vous montrerai tout ça ENCORE PLUS EN DETAILS et ça sera immensément long, et probablement un peu chiant.)

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1 Comment


j.gonthier01
Jan 28

Ouais moi je veux la seance de diapo interminable, on mangera des chips pendant ce temps. Et surtout, on la fera un lundi, quand tout le reste est ferme de toute facon.

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